Des Cityziens au Live8

20 ans après le 1er Live Aid, une nouvelle action est entreprise afin d’annuler la dette des pays du tiers-monde. 8 concerts Live 8 sont donnés dans les 8 pays les plus riches du monde afin d’attirer l’attention des dirigeants de ces grandes puissances qui ont en dans leurs mains le pouvoir de changer la vie de millions d’Africains.
Bien que moins impressionnante que celle de Londres, la liste d'artistes du concert parisien a elle aussi ces petits bijoux musicaux, tels que The Cure, Muse ou encore Placebo.

Après un coucher tardif dans une impatience et une excitation latentes, le lever n’en fut pas pour autant moins enthousiaste. Départ de Mantes-La-Ville avec Missplacebo78 aux alentours de 8h30, autoroute direction Versailles, où l’on nous dépose à 9h10. Première vision de la scène, premiers battements de cœur, un peu plus fort qu’auparavant. Le décor est absolument parfait, le château, cette grande scène, ces écrans géant et cette action plus qu’honorable soutenue par tous ces artistes.
Peu de personnes sont alors sur place, quelques membres de la sécurité ainsi que quelques fans matinaux.

Installée sur un trottoir, face à la scène, nous sortons marqueur et banderole afin de terminer celle-ci que nous avions commencée la veille au soir. Déjà, les regards se tournent vers notre grande pancarte où est inscrit ‘Make Poverty History - WWW.PLACEBOCITY.COM THANKS PLACEBO – merci Mme Drory et Mr Lang pour votre aide’
Nous avons trouvé là un moyen sûr de montrer notre présence aux autres membres du site possiblement présents au concert et notre soutien au Live 8. C’est ainsi que, quelques minutes après notre arrivée, Mubo nous rejoint, suivie d’EnglishSummer. Les premiers bavardages sont joviaux et l’on commence déjà quelques taquineries sur l’éternelle compétition entre Placebo et Muse.
Les fans des différents artistes commencent à arriver, arborant fièrement tee-shirts et casquettes Muse ou Placebo, comme si leur nombre allait rendre ses groupes plus grands.

C’est sous un soleil déjà bien présent qu’arrive les membres de la Rubber Duck Brigade, au alentours de 10h30. Les regards se font de plus en plus curieux, il faut dire que les demoiselles hollandaises de la Brigade ne passent guère inaperçues, élevant bien haut leur pancarte cartonnée et brandissant fièrement leurs canards en plastique.
Les appareils photos commencent alors leur travail, clichés du groupe, clichés de touristes amusés, clichés de photographes professionnels et interviews filmées ; la fin de matinée de notre groupe de Placebiens est teintée de petits airs de célébrité, pour le plus grand bonheur de tous.

Pancarte et photos achevées, commencent alors les balances. Raphaël ouvre la danse avec, notamment, sa fameuse chanson ‘Caravane’. Celui-ci à peine sorti de scène que le bruit court que Placebo s’apprête à faire, à son tour, ses balances. Notre groupe s’approche, intrigué, toutes pancartes et banderoles dressées. Résonnent alors les premières notes inattendues de Bionic. Les cris commencent déjà à retentir, mais cessent rapidement, tout comme la mélodie entamée. Suit alors un très bref passage d’Allergic, puis le silence. Placebo ne fera pas ses balances. Petite déception pour le groupe qui se dit que le plaisir n’en sera que plus grandi.

Sur le coup de midi, chacun s’assied, certains bavardent pendant que d’autres se restaurent. L’ambiance est toujours joviale, bien que l’envie de voir Placebo se fasse de plus en plus pressante.
Deska, accompagnant la Brigade, est pendue à son portable, coups de fil à Mme Drory, coups de fil au directeur de M6, elle est plus que décidée à obtenir les 20 places VIP promises quelques temps auparavant.

13h, un mouvement parcourt la troupe des Placebiens, le moment est venu d’aller chercher nos fameux bracelets jaunes, signe distinctif des VIP. Embrassades avec l’homme qui nous a délivré les bracelets tant attendus, la joie commence à se faire vraiment sentir.
Revenues à notre emplacement initial, nous apprenons qu’il nous est impossible d’entrer avant les autres VIP gagnants du jeu SMS organisé par la chaîne M6. Les VIP se massent déjà par milliers aux barrières, attendant patiemment d’entrer pour se ruer au premier rang. Le groupe commence alors à douter, à se dire qu’il nous sera impossible d’être devant la scène avec tous ces gens qui attendent déjà devant nous. L’incompréhension gagne notre bande, et des signes d’énervement pointent le bout de leur nez.
Après concertation, nous décidons de parler à l’homme qui nous a remis les 20 bracelets et de lui demander de nous faire entrer. Mission accomplie, celui-ci nous conduit lui même à l’entrée de la fosse VIP où chacun de nous est fouillé par les vigiles. De nouvelles embrassades sont données à notre sauveur du Live 8.
Le groupe passe alors devant les milliers de VIP attendant depuis des heures l’ouverture des barrières. Les huées retentissent alors, huées auxquelles nous répliquons avec de magnifiques doigts d’honneur et sourires provocateurs. C’est peut-être cela la rock’n’ roll attitude ^^

Nous voilà donc tous au premier rang, plus qu’heureux d’être enfin certains de voir le groupe de près. Les balances continuent et quelle n’est pas notre joie lorsque nous voyons entrer en scène et dans une tenue plus qu’inattendue (petit short safari) le grand Robert Smith qui, adorable, répond à nos cris et applaudissements par un  grand coucou et un merci. Une fois les balances des Cure terminées, certains s’assoient afin d’économiser leurs jambes, alors que les VIP qui patientaient aux barrières, commencent à affluer.

Le concert est prévu pour 16h30, les derniers réglages se font sur scène, les techniciens s’affairent, et la fosse VIP est déjà pleine. Le soleil s’avère plus être un ennemi qu’un ami, sous une lourde chaleur, manquant d’air et d’eau, les premiers malaises apparaissent, obligeant les vigiles à se mettre en action. L’eau se consomme à cadence très élevée, les bouteilles se vident rapidement, et déjà, avant même le début du concert, les VIP essuient une véritable pénurie d’eau.

16h30, le concert débute avec Faudel, la foule, restée silencieuse, commence alors à bouger. Que la fête soit belle ! Nous voilà tous partis jusqu’au bout de la nuit. Tous ? Non, les évacués sont de plus en plus nombreux, une véritable hécatombe qui met les vigiles en alerte continuelle. 

Les artistes défilent sur scène, Magic System, Diam’s, M. Pokora, Amel Bent, Yannick Noah, Craig David, Axelle Red, Calogero, Shakira, Kyo, Muse et bien d’autres encore.. Les premières huées montent dans la foule, notamment pour le groupe français Kyo qui n’enflamme guère le cœur du public.

Laurent Boyer entre en scène, le show est retransmis sur M6, comme annoncé. Il nous prévient que Paris, comme les 7 autres villes participantes, sera mise en relation avec Philadelphie où Will Smith nous parlera de l’action entreprise par le Live 8 : toutes les 3 secondes, un enfant meurt. 
Un frisson d’émotion parcourt le public lorsque des milliards de personnes, aux 4 coins du monde, au même moment et toutes ensemble claquent des doigts pour ces enfants là-bas, en Afrique.

Le soleil commence à se coucher, grand soulagement pour le public qui souffrait de celui-ci depuis de nombreuses heures déjà. L’air frais du soir arrive, mais l’eau manque toujours. Les vigiles se relaient tant bien que mal et rationnent l’eau par petites gorgées ‘juste pour humidifier la gorge’.

La mailing list officielle de PlaceboWorld, reçue quelques jours auparavant, annonçait Placebo pour 21h49. L’heure tant attendue se rapprochant, le mouvement et l’excitation du côté Placebien se font de plus en plus palpables.

21h45, des ‘Placebo ! Placebo ! Placebo !’ secouent le public en cadence régulière.
Le temps passe, 21h49 aussi, et toujours pas de combo rock sur scène. Le public, sur le qui vive, se calme malgré tout, pour se déchaîner 1 heure plus tard, à la vue d’une caisse de matériel sur laquelle on pouvait lire le mot magique : PLACEBO.
Les hurlements repartent de plus belle et s’intensifient même lorsqu’une batterie noire Yamaha, un clavier, et deux micro de taille radicalement opposée sont installés sur scène. Il n’y a plus de doute possible, cette fois-ci c’est bien au tour du groupe de jouer. Nouvelle déception ! Un énorme piano prend place sur le devant de la scène, et Florent Pagny apparaît pour deux airs d’opéra. Le public est surexcité, voire énervé par cette interminable attente. Les appels pour Placebo résonnent encore, sans relâche.
Florent Pagny sortant, la scène est désormais libre, le stress ambiant est impressionnant, comme si l’on pouvait sentir les cœurs des Placebiens battre la chamade.

Nos 3 archanges du rock entrent alors en scène. Les hurlements sont assourdissants. Brian, cheveux courts, maquillage discret, chemise blanche et cravate noire salut le public de Versailles et le reste du monde : ‘Bonsoir, bonsoir Paris, bonsoir le monde. Nous sommes Placebo’. Stefan, paré de noir, fait alors résonner les premiers et célèbres riffs de The Bitter End. La foule, et plus précisément les ‘clans’ de Placebiens regroupés, pour la majorité, à l’avant gauche de la scène dansent et chantent en cœur. Placebo, bien qu’angoissé de jouer devant autant de spectateurs et téléspectateurs du monde entier, livre un excellent show. Les canards de la Rubber Duck Brigade déferlent sur scène. Versailles s’enflamme sur la musique Placebienne.
‘Et bien, ça fait 20 ans depuis Live Aid, cette chanson s’appelle Twenty Years’ annonce Brian au public. La chanson tant souhaitée par les Placebiens commence alors. Les bras ondulant de la foule remplace alors les hurlements, une douce mélancolie submerge Versailles. Frissons et larmes arrivent alors, notamment lorsque Brian pointe du doigt la partie avant gauche du public où les Placebiens se font le plus bruyants, en chantant ‘But it’s you i take cause you’re the truth not i’.

La chanson se termine déjà, sous les remerciements de Brian : ‘Merci beaucoup, merci Paris’ et sur cette phrase pour laquelle nous devons tous continuer à nous battre : ‘Make Poverty History. Peace’

Placebo au Live 8
Placebo impliqué
Placebo politique
Placebo au grand cœur
Placebo Never Die…


Des Cityziens au Live8
Type
Review
Date de parution
Non communiquée
Mise en ligne
31 juillet 2008
Déjà lu
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