Un duel au soleil pour Placebo

Alors que leur sixième album Battle for the sun sort ce week-end, le groupe emmené par Brian Molko s’offre une petite tournée en salle, histoire de se familiariser avec le nouveau répertoire et de débarquer fin prêt pour le marathon festivalier. Comme l’explique le chanteur et guitariste dans le long entretien qu’il a accordé au Mad d’hier, mercredi, Placebo revient de loin.

C’est ce qui explique sans doute le côté plus lumineux et ensoleillé de Battle for the sun. Et cette énergie renforcée aussi par l’arrivée du nouveau batteur du groupe, l’Américain Steve Forrest.

Quoi qu’il en soit, les tickets se sont arrachés en quelques heures (deux à tout casser) et c’est dans un Cirque royal archiblindé et transformé en sauna que Placebo a, sur le coup de 20 h 30, débuté ses 90 minutes de concert par « Kitty litter », premier des cinq nouveaux morceaux joués mardi. La première chose qui frappe, une constante chez une formation qui affiche ses quinze ans d’activité, c’est le son. Placebo a un son. Puissant, costaud et ample. La seconde, c’est la force de frappe de Steve Forrest. Tatoué de la tête aux pieds comme le personnage de Robert de Niro dans Cape fear, l’ami Steve cogne et brutalise ses fûts comme un possédé. Et ajoute une dimension presque « metal », ou plus lourde comme sur le plombé « Battle for the sun », morceau qui donne son titre à ce sixième album.

Visuellement aussi, Placebo a toujours le chic de proposer quelque chose de classe. Une suite d’écrans en fond de scène avec beaucoup de grains et des images (en noir et blanc ou en couleur) qui défilent et accentuent, en fonction des chansons, les palettes émotionnelles et romantiques proposées par le groupe.

Celui-ci est bien en place. Molko est lui aussi à son affaire et les trois musiciens additionnels aussi, même si on a aimé entendre beaucoup plus de violons sur certains morceaux. Seul Stefan Olsdal, plus souvent à la guitare qu’à la basse a le regard un peu triste et perdu.

Côté répertoire, Placebo privilégie ses derniers albums et replonge dans le passé juste le temps d’un « Every you every me » emprunté à Without you i’m nothing. Pour le reste, un sentiment d’uniformité s’installe en milieu de concert. Un concert qui va véritablement décoller avec « Meds » et surtout « Special K » où tout le public du Cirque se lève enfin comme un seul homme. Avant les rappels et ce toujours aussi chouette et enlevé « Taste in men » qui clôt les festivités.



Un duel au soleil pour Placebo
Type
Review
Date de parution
Juin 2009
Source
lesoir.be
Mise en ligne
8 juin 2009
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