VIDEO. Les cinq étapes de l'effet Placebo

ROCK. Le groupe britannique fête ses 20 ans, deux décennies que nous résume le chanteur, Brian Molko.

    «Happy birthday Placebo ! » Pour célébrer son 20e anniversaire, le trio rock britannique sort « A Place for Us to Dream », une compilation pantagruélique de 2 h 15 et 36 titres, avec des duos (David Bowie, Michael Stipe, etc.), des reprises, des faces B, de nouvelles versions et un inédit, « Jesus'Son ».

    « Pour montrer toutes les couleurs de Placebo, la lumière et l'ombre, les risques qu'on a pris, commente en français le chanteur et guitariste Brian Molko. Comme une rétrospective dans un musée. »

    Leur tournée anniversaire s'arrête ce soir à Nantes et demain à Paris-Bercy (devenu AccorHotels Arena). Pour satisfaire ses fans, qui ont été consultés sur Internet, Placebo rejoue de vieilles pépites comme « Nancy Boy », « Pure Morning » et « Protège-moi », version française de « Protect Me ». « On a aussi transformé 36 Degrees en ballade, précise Molko. Des groupes jouent pendant des décennies toujours la même chanson, mais on n'est pas comme ça. On s'ennuie très vite. »

    VIDEO. Brian Molko: «Nous avons enregistré avec David Bowie»

    1995-2002. Dans l'orbite de Bowie

    « Nous avions le même agent que David Bowie. Et un soir, sur sa tournée Outside, le chanteur Morrissey est parti, sans prévenir personne, chez sa mère. Il fallait trouver en urgence une première partie. Notre agent a fait écouter nos démos à Bowie, et ça lui a plu. Quelques jours plus tard, on était en Italie devant 8 000 spectateurs. On a fait les tournées de ses albums Outside, Earthling et Heaven. J'ai passé sept ans dans son orbite, et ce fut absolument incroyable. J'ai beaucoup appris avec lui. Pendant les tournées, chaque soir, je descendais au pied de la scène, je fumais un joint et je l'observais. Quelle leçon, quelle opportunité ! Et en 1998, la surprise de ma vie ! En vacances, mon frère me réveille. Il me tend le téléphone : c'est Bowie. Ah d'accord (il rit). Il me dit qu'il aimerait chanter en duo notre chanson Without You I'm nothing, qu'il adore. Je suis à moitié endormi, je ne réalise pas tout de suite l'énormité... »

    1996. « Come Home », le premier single

    « J'étais jeune, je m'amusais beaucoup. Mais on bossait comme des dingues. Nous étions trois, j'essayais d'écrire quelque chose d'à la fois abrasif et mélodique, puissant et populaire. Je n'avais qu'une ambition, c'était de ne pas faire métro-boulot-dodo. J'aurais été satisfait d'être un groupe avec un succès moyen. Mais le destin a tout changé, car on a eu du succès dès le premier album. Et on s'est dit qu'il fallait tout faire pour que cela dure. On a écrit des centaines de chansons qu'on a jetées à la poubelle avant de se dire : Cette chanson mérite d'être écoutée par des gens. »

    1996-1997. Les débuts en France

    « Je me souviens avec émotion de notre premier concert en France, en 1996, à la Route du rock, le festival de Saint-Malo. C'était si charmant. L'accueil du public français a été immédiatement chaleureux. Il nous a ouvert ses bras. »

    2007. Le trio de départ explose

    « A l'époque de la tournée de Sleeping with Ghosts et de l'album Med, il y avait de la violence dans le groupe. Ce fut une période assez traumatisante. On ne se parlait plus, on se protégeait dans notre coin. J'ai investi toute ma vie professionnelle dans ce groupe, je n'allais pas laisser un personnage aussi ringard que M. Hewitt (NDLR : le premier batteur) me la pourrir. Il n'avait pas toujours été comme ça, mais le succès, le fric, les drogues sont passés par là, comme toujours... »

    2015. Le drame du Bataclan

    « J'ai passé une nuit blanche, j'étais absolument bouleversé, je cherchais mes potes de notre maison de disques qui étaient dans la salle, mais aussi des Eagles of Death Metal, que je connais bien. J'ai passé la nuit au téléphone à essayer de les joindre (il soupire). J'aime beaucoup le Bataclan, on y a beaucoup joué à nos débuts. Cette salle a quelque chose de magique. J'adorerais y retourner, c'est nécessaire. Si quelqu'un m'entend... »

    Placebo « A Place for Us To Dream : 20 Years», Mercury/Universal, 15,99 € ; en concert ce soir à Nantes et demain à l'AccorHotels Arena, à Paris ; places de 39 € à 51 €.