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MEDS.STORY

Meds :
Une intro à la Every You Every Me, jouée en tuning standard sur une guitare sèche, annonce déjà la couleur du morceau : répétitivité, violence, désir. Brian nous délivre un premier couplet très sobre, suivi très vite de l’arrivée de l’invitée numéro un de l’album : Alison Mosshart a.k.a. VV du groupe The Kills. Brian confesse que la voix de cette guest est un véritable viagra sonore et que Meds lui doit sa dimension sexuelle. Le duo s’arrache les refrains et achève le morceau dans un tonnerre de guitares agressives et de gémissements criards. Cette montée progressive éclate, c’est l’orgasme. Tout retombe d’un coup, et Brian clôt cette piste comme il l’a commencée, accompagné d’une simple six cordes, pour laisser place au second titre de l’album…

Infra-Red :
Lorsqu’on écoute de cette chanson, pas la peine d’être bilingue pour comprendre que Brian ne souhaite pas le bien de celui ou celle à qui il s’adresse. C’est dans le ton désinvolte et vicieux de sa voix qu’on sent qu’il veut faire un massacre, « tu peux toujours courir, je te retrouverai ». Quand à l’ambiance musicale : ça tape, et dur. Steve nous assomme de sa caisse claire dans un beat qui n’est pas sans rappeler celui de Taste In Men. Stefan joue la simplicité et l’omniprésence avec une ligne de basse dominant les guitares. De nombreuses sonorités électroniques, mais un ensemble très rock. Un morceau destiné à une sortie single. Appelez une ambulance, ça va faire un malheur.

Drag :
Le classique intro-couplet-refrain-couplet-refrain-pont-couplet-refrain-outro tient en 3 minutes et 23 secondes : quelques guitares, une batterie qui tamponne le vu-mètre sur sa gauche, des chœurs tirés tout droit d’une chanson des Pixies, un Brian au sommet de ses vocalises, et vous avez un track de plus sur l’album. Un morceau très agréable nous remettant dans le bain du rock placebien, mais rien de novateur ou de surprenant. Next…

Space Monkey :
Torturé, dans une insécurité sentimentale terrifiante, parfois incompréhensible, on peut dire que la taille du singe sur le dos de Brian a dû frôler celle de King-Kong lors de l’écriture de ce morceau. Ici, pas de grosse distorsion à faire pogotter un stade, place à une magnifique association du savoir-faire du combo et d’un ensemble de cordes frottées, ce qu’ils s’étaient jurés ne jamais faire. Pari gagné donc, un morceau profond sur tous les plans qui ravira les fans ayant reconnu le refrain déjà chanté lors de prestations live (Leni).

Follow The Cops Back Home :
On reste dans le registre “Leni” mais musicalement cette fois, tout en s’approchant de Lady Of The Flowers et Peeping Tom, en plus moderne sans doute. On regretterait presque la présence de la voix du Molko sur ce morceau. Le ton de la chanson et quant à lui clairement politiquement engagé, tel un Spite & Malice mélancolique. Suivez Placebo dans leur retour aux sources. On a même droit à une clôture à la cymbale (si familières du premier album).

Post Blue :
Le groupe devait dire « au revoir » aux samplers, « bye-bye » aux ordinateurs. Eh bien non, ils sont de retour. Morceau électro entraînant, parsemé de « bruits » sortis tout droit des machines. Une alchimie expérimentale très proche des démos de I Do. Le son demeure rock et agressif, agrémenté de paroles très répétitives et définitivement placebiennes : amour, drogues, sexe.  On aime ou on n’aime pas.

Because I Want You :
Tombez dedans, laissez-vous entrainer… Voici la chanson qui réveille. Celle que vous ne pouvez pas rater. Non, ne résistez pas, vous y êtes déjà : Placebo vous veut et il le fait savoir dans le parfait single : les guitares déchainées, le combo basse-batterie qui donne envie de sauter partout, et surtout la voix de Brian doublée, voire triplée pendant les refrains, ce morceau est une tuerie radiophonique.

Blind :
Amoureux d’Evanescence, ce morceau est le vôtre : les guitares et le piano sauce métal mélodique accompagnés d’une boite à rythme en font un bon background pour les lamentations de Molko. On n’est pas aveuglé par la performance mais on apprécie la franchise dans le chant.

Pierrot The Clown :
Placebo n’avait tout de même pas convoqué un orchestre de cordes pour un seul morceau. Pierrot The Clown profitera aussi de son accompagnement, tout en beauté. La piste 9, tantôt triste et noire, tantôt gaie et éclairée, porte on-ne-peut-mieux son nom. Ce morceau, posé et mélancolique à souhait contraste avec le reste de l’album. « Si jamais tu passes dans le coin, dans un recoin ou les petits chemins », tends l’oreille.

Broken Promise :
Encore une fois Placebo nous étonne avec un duo exceptionnel mêlant calme et tempête. On retrouve un Brian puissant, une puissance qu’on n’avait pas ressentie depuis Haemoglobin. L’invité de marque mettant en valeur le travail du groupe n’est autre que Michael Stipe de R.E.M. Brian a beaucoup appris grâce à lui, celui qui ne vient pas chanter sa partie pour disparaître juste après, mais qui s’implique dans l’élaboration de cet album. « On a chanté côte-à-côte, ce qui a créé une énergie vraiment cool dans le morceau ». Le duo s’achève par un a capela de Brian, original.

One of a Kind :
Après un Broken Promise enflammé, il fallait un morceau faisant le poids. Dans la version album, on est très loin du retour aux sources promis par le groupe : One of a Kind est une bombe faite pour exploser en live. Placebo veut faire du bruit, gratter, taper. Le refrain entamé par un « I am One » enflammé est là pour ça. Du côté des paroles, M. Molko déplore la superficialité et l’incompétence de ceux qui se placent au sommet du monde.

In the Cold Light of the Morning :
Nous sommes presques à la fin de l’album, et il manquait une bonne ballade dépressive comme dans le bon vieux temps. C’est la 12ème piste qui s’y colle. Le clavier rappelle certaines introductions de Ghinzu, et l’arpège folk s’efface derrière la voix grave et l’ambiance glaciale qui troublent, désappointent l’auditeur. On est littéralement transporté et on oublie le reste.

Song to Say Goodbye :
Elle était facile, mais c’était la chanson à mettre pour clore un 5ème album éclectique. Un savant mélange entre les grosses guitares, l’orchestre et une jolie partie piano (sans être très recherchée) en fait un morceau entrainant et attendrissant à la fois. Un morceau dans la lignée de ce qu’a pu faire le trio dans cet album, beau condensé d’énergie et de mélancolie.

Kaelig